Loi 23 : tout savoir sur cette législation en France

Le 1er janvier 2022 marque un changement net : distribuer gratuitement des bouteilles en plastique au sein des établissements recevant du public n’est plus permis. Seule exception, lorsque l’eau du robinet n’est pas potable. Ceux qui s’en affranchissent risquent gros, avec des amendes pouvant grimper à plusieurs milliers d’euros.Pourtant, toutes les entreprises n’avancent pas au même rythme. Certaines bénéficient de délais supplémentaires pour s’ajuster, notamment celles soumises à des règles spécifiques de recyclage. Désormais, chaque producteur a l’obligation d’afficher la réparabilité de ses produits. Mais sur le terrain juridique, prouver l’obsolescence programmée demeure un défi de taille.

Pourquoi la loi anti-gaspillage et économie circulaire marque un tournant en France

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) bouleverse les repères de la gestion des déchets et des ressources naturelles en France. Son ambition est claire : rompre avec la logique « extraire, produire, consommer, jeter » pour accélérer la bascule vers une économie circulaire. Loin de se contenter de distribuer des interdictions ou des amendes, la loi 23 redéfinit les rôles. Désormais, chaque acteur, qu’il soit consommateur, industriel ou commerçant, doit réinventer ses habitudes.Ce texte, porté par le gouvernement de la République française, s’inscrit dans une dynamique globale. L’enjeu ? Réduire le volume de déchets, sauvegarder la biodiversité, limiter l’empreinte carbone. La démarche implique un travail commun entre commission, Conseil d’État et acteurs du terrain, pour garantir un cadre solide et cohérent. La France ne se contente pas de suivre l’Europe : elle prend les devants sur certains engagements.Pour donner la mesure de cette bascule, quelques objectifs retiennent l’attention :

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  • Suppression du plastique à usage unique d’ici 2040, avec des paliers définis par décret et l’objectif 3R : réduire, réemployer, recycler.
  • Moins de gaspillage alimentaire : la barre est fixée à -50 % dans la grande distribution et la restauration collective d’ici 2025.
  • Le tri des biodéchets devient incontournable dès 2024, pour tous, que l’on soit professionnel ou particulier.

La loi sur l’économie circulaire vise aussi à protéger le climat et la biodiversité. Entre l’interdiction de détruire les invendus non alimentaires et la création de fonds dédiés au réemploi, chaque mesure agit comme un levier de transformation. Considérer la loi 23, c’est observer les contours d’un nouveau modèle, où la sobriété matérielle n’empêche pas la performance économique.

Quels sont les grands axes et mesures phares de la loi 23 ?

La loi 23 déploie tout un ensemble de mesures pour limiter les déchets et transformer nos manières de produire et de consommer. Première étape : la disparition du plastique à usage unique avant 2040. Un cap encadré par le décret 3R, qui fixe aux industriels des obligations de réduction, de réemploi et de recyclage des emballages. Depuis 2023, la restauration rapide doit bannir la vaisselle jetable pour les repas servis sur place, sous l’œil vigilant de la DGCCRF.Autre avancée : le vrac s’impose dans les commerces, qui doivent accepter les contenants réutilisables apportés par les clients. L’ADEME suit de près les effets de cette pratique. Pour faciliter le tri, un logo unique est maintenant apposé sur les emballages, et dès 2025, les poubelles de tri feront leur apparition dans l’espace public.La transparence progresse sur la question des perturbateurs endocriniens, grâce à des outils comme Scan4Chem. Quant aux invendus non alimentaires, leur destruction n’a plus cours : ils doivent être réemployés ou recyclés, notamment via des associations. Le législateur cible aussi le gaspillage alimentaire : l’objectif reste de réduire ces pertes de moitié d’ici 2025 dans la distribution et la restauration collective. Depuis 2024, le tri à la source des biodéchets s’étend à tous les foyers et entreprises.La réparabilité et la durabilité des produits deviennent la norme : chaque appareil électrique ou électronique arbore un indice dédié. Un bonus réparation encourage à faire réparer plutôt que jeter. De nouvelles catégories de produits, tabac, jouets, articles de sport, sont intégrées à la filière REP. Enfin, la commande publique doit privilégier les articles issus du réemploi ou de la réutilisation.

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Exemples concrets : comment la loi transforme notre quotidien

Dans la restauration rapide, la vaisselle réutilisable est désormais la règle pour tous les repas consommés sur place. Fini les couverts en plastique ou les plateaux en carton : toutes les chaînes, grandes ou petites, se plient à la nouvelle norme. Les agents de la DGCCRF multiplient les inspections, tandis que les clients disposent de l’application SignalConso pour signaler toute infraction.Le vrac s’installe dans les habitudes. Depuis 2021, chacun peut venir avec son propre contenant réutilisable dans n’importe quel commerce alimentaire. Le logo de tri unique sur les emballages permet de s’y retrouver plus facilement. À partir de 2025, les poubelles de tri deviendront familières dans nos rues, généralisant la collecte sélective hors du domicile.La lutte contre le gaspillage s’intensifie. Les invendus non alimentaires ne finissent plus à la décharge. Ils alimentent les associations ou atterrissent dans des ressourceries. Les grossistes alimentaires, eux, orientent leurs surplus vers des circuits de dons. Quant aux biodéchets, chaque ménage et professionnel doit désormais les trier à la source, pour permettre compostage, collecte séparée ou valorisation locale.Côté produits, l’indice de réparabilité figure sur les équipements électroniques pour guider les achats. Dès 2025, il laissera la place à un indice de durabilité, encore plus exigeant. Le bonus réparation rend la remise en état d’un smartphone ou d’un appareil électroménager plus accessible, via un réseau de réparateurs agréés. Les pharmacies délivrent désormais les médicaments à l’unité pour limiter les pertes, et le ticket de caisse n’est plus imprimé systématiquement depuis avril 2023 : il n’est proposé qu’à la demande.

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Adopter des gestes écoresponsables : conseils pratiques et ressources pour s’engager

Adopter le vrac et utiliser des contenants réutilisables pour vos courses alimentaires est à la portée de tous. Depuis 2021, chaque commerce de détail doit accepter cette initiative. Grâce au logo unique sur les emballages, le tri des déchets à la maison devient plus simple : carton, plastique ou métal, chaque matériau est clairement identifié. Ce geste, anodin en apparence, réduit pourtant le volume de déchets jetés chaque semaine.

Avant d’acheter un appareil électrique, jetez un œil à son indice de réparabilité. Un score élevé indique un objet pensé pour durer. Pour prolonger sa vie, misez sur le bonus réparation : votre facture s’allège, et la démarche soutient l’économie circulaire en passant par des réparateurs labellisés par un éco-organisme.

Avant de jeter, réfléchissez : ressourceries et recycleries récupèrent meubles, vêtements ou appareils défectueux pour leur offrir une nouvelle vie. Depuis 2024, le tri des biodéchets n’est plus une option. Composteurs collectifs, bacs spécifiques, valorisation organique : cette dynamique infuse même les copropriétés.

Vous constatez un manquement, absence de vaisselle réutilisable, information incomplète sur les perturbateurs endocriniens ? La plateforme SignalConso, gérée par la DGCCRF, vous permet de le signaler et d’accélérer le changement.

L’ADEME met à disposition des ressources pour mieux comprendre l’impact environnemental de vos choix. L’application Scan4Chem permet également de repérer les substances préoccupantes dans les produits du quotidien. Désormais, chacun détient les clés pour façonner une routine plus responsable, loin du gaspillage.

Demain, la loi 23 ne sera plus un texte, mais une évidence dans chaque geste. Les habitudes changent, les réflexes se créent. Et si la véritable révolution était déjà en route, dans nos paniers comme dans nos rues ?